Société Coopérative des Lamaneurs
Du Port de Dunkerque
Tél. 03 28 63 37 50

 
Le métier de lamaneur à Dunkerque en tant que profession indépendante date du début du 19ème siècle à l’époque des navires à voiles. Les opérations d’entrée et de sortie des navires étaient très délicates. L’étroitesse du chenal et l’encombrement du port ne laissaient aucune liberté de navires de quelque importance. La plupart préféraient donc affaler leurs voiles dans le chenal, courant sur leur erre avant d’être pris en charge par les lamaneurs qui, à l’aide de treuils à cabestans placés sur les quais, et à force de rame de leur canot permettaient au navire d’accoster. Ils étaient alors chargés de l’amarrage, sous le contrôle du pilote et du capitaine. En cas d’appareillage, ils effectuaient les manœuvres inverses et aidaient le déhalage du navire.

 
Le terme Lamanage définit les opérations d’amarrage, de désamarrage à tout poste, dès leur arrivée, leur départ ou leur manœuvre dans les ports de tout navire. Le Lamaneur est le marin spécialisé qui effectue ces taches.

Le nom LAMANEUR vient du vieux français LAMAN, lui-même issu du néerlandais LOOTSMAN, signifiant « l’homme de la sonde ».
A l’origine c’était un marin local expérimenté qui montait à bord des navires pour les guider lors de leur entrée dans le port, pour se faire il s’aidait d’une « sonde » pour déterminer les hauteurs d’eau sous le navire. Par la suite le métier à évolué vers l’assistance à l’amarrage des navires.


UN PEU D'HISTOIRE

Dès que les navires ont prix une taille respectable, il a fallu une main d’œuvre spécialisée pour effectuer les opérations de Lamanage. En Italie, dans le Port de Gènes, on a trouvé trace d’une corporation de marinier érigé en 1340, dont l’activité était l’amarrage et l’aide au navire dans ce port. Cette information permet de savoir que ce métier est l’un des plus anciens.

Le métier de lamaneur à Dunkerque en tant que profession indépendante date du début du 19e siècle, à l’époque des navires à voiles.
Après de nombreux accidents mortels dus à la concurrence (course en mer pour arriver le premier sur le navire au large, pour proposer ses services), à la fin du 19è siècle, l’administrateur de l’inscription maritime exigea une entente entre tout canotier lamaneur. Le fonctionnement restera le même jusqu’en 1945 ou le port était totalement détruit après la guerre.

En 1947, deux anciens patrons lamaneurs furent sollicités par la chambre de commerce pour réorganiser le service, ils créent donc une association de fait. En 1970, cette association regroupe 24 personnes, elle se transforme alors en société coopérative ouvrière de production anonyme, ce qui est toujours la structure de la société aujourd’hui.

En 1979, création des locaux de l’exploitation au Môle 4, et en 1982 au même endroit, création de l’atelier et des bureaux de la direction.
Aujourd’hui en 2010, l’effectif de la Société est de 41 marins-lamaneurs, et de 4 employés (Secrétaire-comptable, 2 mécaniciens, et planton-téléphoniste). Nous possédons : 8 vedettes (4 acier, et 4 alu) ; 7 camions vire-amarre, 5 voitures et un véhicule de service pour l’atelier, ainsi qu’un camion-atelier et 3 défenses Yokohama.


LE METIER DE LAMANAEUR

Lorsqu’un navire arrive à quai, les lamaneurs sont chargés de l’amarrer. La manière de procéder varie suivant le poste à quai.

- Sur un quai plein (Quai Usinor, Freycinet, quai de Flandres….), une fois à quai les marins du bord envoient aux lamaneurs une touline. Il s’agit d’un bout en nylon très fin et long avec à son extrémité une pomme de touline. Il s’agit alors d’une forme sphérique réalisée par un tressage en bout par une technique spécifique.


A l’extrémité de cette touline l’équipage fixe l’amarre que les lamaneurs tirent sur le quai et capelle sur le bollard. Les lamaneurs relancent ensuite la touline à bord du navire, pour mettre l’amarre suivante er réitère l’opération autant de fois que nécessaire suivant le nombre d’amarre à mettre en place, suivant la taille du navire, entre 6 et 16 amarres.
La taille des navires influe sur le nombre des amarres, mais aussi sur les dimensions, de ce fait les lamaneurs utilisent des camions vire-amarre pour l’amarrage des gros navires comme les minéraliers.

Sur un appontement comme par exemple BP, CFR, APF, etc.…. les lamaneurs utilisent des embarcations pour aller chercher les amarres le long du navire, et les amener sur les bollards ou crocs situés sur des ducs d’Albe.

Sur tout navire, il y a à chaque fois une équipe de lamaneurs en charge de l’avant, et une autre en charge de l’arrière. Le nombre de lamaneur varie suivant la taille du navire, et son poste à quai.

Suivant leur position sur les navires, les amarres portent des noms différents : pointes, gardes, traversiers, etc.…


LE LAMANAGE C’EST AUSSI :

Outre les opérations de Lamanage stricto sensu qui s’appliquent à tout type de navire, les services spécialisés du lamanage participent à la sécurité portuaire (navire, infrastructures, plan d’eau et personnels), à la lutte contre les pollutions des plans d’eau et rendent divers services aux navires, tels que fourniture ou complément d’équipage, transport de matériel ou de personnel, mise à disposition de matériel nautique avec équipage pour expertise, travaux sous marins, travaux sur infrastructure, mise en place de défense sur navire ou sur quai et petit remorquage, comme par exemple les navires du musée portuaire pendant la période du carnaval.
Le lamanage assure également un service d'assistance incendie au terminal Méthanier de Dunkerque (transport de services de secours et d'incendie par vedettes sur site).

A Dunkerque, comme dans beaucoup de ports, le service de Lamanage est effectif 24 heures sur 24, et 365 jours par an.

Très soucieux de la sécurité, la société dote tout son personnel de bleu de travail, chaussures de sécurité, gants de travail, bouchons de protection auditive, veste et boléro flottant, veste et boléro flottant de haute visibilité.

De plus chaque lamaneur part en intervention avec une VHF, lui permettant d’être en contact permanant avec suivant les canaux, le pilote du navire, les officiers de port, les tours Est et Ouest et tous les autres lamaneurs.


Le métier de Lamaneur est peu connu, le mot « LAMANEUR », l’est encore moins.

Mais c’est un très beau métier effectué par des marins compétents, dont la principale qualité est l’amour qu’ils portent à leur métier, et l’honneur qu’ils ont à l’effectuer par tous les temps, parfois au péril de leur vie.

Car Lamaneur reste un métier à risque, avec parfois des accidents, plus ou moins grave, mais aussi parfois hélas, des accidents mortels. La Société Coopérative des Lamaneurs du Port de Dunkerque a eu la douleur de perdre 4 de ces lamaneurs.

Toutes nos vedettes portent aujourd’hui leur prénoms, Joseph-Marcel pour certaines, René-Gérald pour d’autres, ceci pour honorer, et rappeler chaque jour à nos mémoires le souvenir de ces 4 marins morts dans l’exercice de leur métier.
Société Coopérative
des Lamaneurs
du Port de Dunkerque
PORT N°2291 - BP 2-122
Môle 4
59376 Dunkerque cedex
Tél : 03 28 63 37 50